Première édition
La Danse de Gengis Cohn, Gallimard nrf, 1967, 115 p.
Suite romanesque de l'essai sur l'art du roman Pour Sganarelle ; il s'agit donc du deuxième opus de "Frère Océan"
Résumé
"C'est en lisant, il y a une vingtaine d'années, les deux études
cliniques de Steckel, La femme frigide et L'homme impuissant, que je
me suis promis d'explorer un jour les possibilités romanesques
intéressantes qu'offre un couple aussi parfait que celui suggéré par ces
deux titres. La métaphore de la sexualité me paraissait, en effet,
convenir fort bien à ce qui constitue une des préoccupations constantes
de toute oeuvre de romancero: donner une forme picaresque aux rapports
de l'humanité avec ses amants. Les personnages étaient "en situation".
D'un côté une très grande dame d'une beauté légendaire, aussi exigeante
que difficile à satisfaire; de l'autre d'innombrables conquérants épris
d'elle, tous acharnés à faire son bonheur et se surpassant dans des
prouesses historiques sans fin, mais qui déçoivent toujours leur
bien-aimée. Et, d'échec en échec, d'amant en amant - dont chacun, il va
sans dire, se croit armé d'un système infaillible -, de charnier en
charnier, le plus vieux débat du monde, celui de savoir si "l'humanité
est ainsi faite", si c'est nous qui ne sommes pas "à la hauteur", ou si
Dieu seul pourrait la "combler", continue ainsi dans le bruit et la
fureur à travers les âges. (Pour aboutir sans cesse à quelque nouvelle
chiennerie, celle des nazis ou des "gardes rouges".)
Je pense donc que le lecteur n'aura aucune peine à identifier Lily,
ainsi que Florian, son fidèle compagnon, le seul authentique "puissant"
capable de la satisfaire.
Le récit des évènements qui accompagnent la quête éternelle de notre
nymphomane - nous sommes en Allemagne - est fait par le dibbuk de Gengis
Cohn, un comique juif exterminé par les nazis. Le dibbuk, dans la
tradition hébraïque, est un mauvais esprit, un démon qui prend
possession d'un homme. Cohn, mon héros chéri, a ainsi "occupé" le
subconscient d'un ancien S.S. qui avait commandé le peleton d'exécution.
Depuis vingt-cinq ans, il règne en maître sur le psychisme du
commissaire Schatz, un policier chargé d'élucider la vague de crimes
mystérieux qui endeuille la République fédérale.
Mais peut-être ces deux dibbuks hantent-ils en réalité une troisième
conscience qui essaie de s'exorciser...
La danse de Gengis Cohn est le premier volume de Frère Océan dont
Pour Sganarelle, publié il y a un an, constitue la préface. Dans les
volumes suivants, Cohn viendra habiter d'autres consciences, vivre
d'autres aventures comiques... Il est évidemment immortel. L'homme
renaît toujours intact de ses cendres. Cet éternel picaro aura le
dernier mot." Romain Gary, quatrième de couverture.
Extraits Choisis
"Le seul vrai désespoir est l'impossibilité de désespérer." A voir ! 3 pages d'extraits sélectionnés thématiquement par Benoît
Critiques de l'époque
"Dans une préface de cinq cent pages « Pour Sganarelle », Romain Gary a annoncé à grands coups de basson, il y a deux ans, un ambitieux projet romanesque en plusieurs épisodes : « Frère Océan ». » « On pouvait tout craindre après ce prologue boursouflé et délirant. « La danse de Gengis Cohn », rassure fort heureusement, à condition qu'on aime la farce, qu'on ne s'offusque pas du mauvais goût, et qu'on accorde un certain mérite au bon style chansonnier. " Jacqueline Piatier, Le Monde
"L'erreur d'un homme de talent." André Billy, Le Figaro
"Romain Gary has written a caustic allegory, fed by fires of black humor, satiric exaggeration and corroding fantasy. » « No summary can quite convey the bite of the author's prose, the sharpness of his judgments. His book is a civilized man's frustrated cry at some of the barbarism he sees about him. " Thomas Lask, Books Of The Times, The New York Times
Bibliographie
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