Première édition
Les Trésors de la mer rouge, Gallimard nrf, 1971, 115 p.
Ce livre est issu d'une série de reportages publiés initialement dans France-Soir. Romain Gary fut diplomate en Abyssinie.

Résumé
D'abord à Djibouti, puis au Yemen, Romain Gary, sur sa moto anglaise, explore des terres brûlées et hostiles. Il y rencontre des militaires français damnés par la solitude de la fin de l'empire colonial, des prostituées parcheminées dont la vie s'échange contre un troupeau de chameau, des têtes brûlées, des bédouins ivres de kat et de kalachnikov, des femmes perles, des âmes fortes et mêmes les "clowns lyriques" de ces terres de sable...
Extraits Choisis
"Ce ne sont ni les trésors engloutis qui dorment au sein des grands fonds sous-marins que je suis allé chercher pour vous sur ces eaux que l'art des conteurs arabes a peuplé de fabuleuses histoires. Ni les perles que l'on n'y pêche plus guère, ni les rubis, émeraudes et diamants que l'eunuque Murad a jetés dit-on, dans la mer Rouge par l'ordre de son maître Ibn Séoud, afin qu'ils rejoignent dans l'inaccessible le fils préféré du dernier conquérant d'Arabie des temps modernes. Ni l'or clandestin transporté par les boutres aux mâts obliques vers les coffres des trafiquants indiens..." "Je n'ai pas le temps de dire un mot que déjà elle est nue, assise sur le bord du lit de camp, les jambes ouvertes sur un sexe d'une noirceur qui fait pâlir la nuit... Je demeure coi, saisi de stupeur : tout ce corps à soldat est couvert de signatures. Je dis bien de signatures : des hommes ont fait tatouer leurs noms sur cette véritable pierre tombale sous laquelle reposent les rêves des hommes sans amour. Des noms, des dates, comme sur un lieu de passage. Je lis sur le sein : légionnaire Strauss, 1965 ; caporal Bianchi, 1967... Au-dessus du sexe : Kriloff, roi des b..."
Critiques de l'époque
"L'Orient, ses intrigues, sa duplicité, ses douteuses tentatives pour s'ouvrir à la démocratie, paraît faire les frais de la satire. Mais l'attaque contre l'Occident a plus de virulence : il est le grand responsable des turpitudes et des tueries des autres, qu'il suscite ou organise pour vendre au mieux ses armes et exploiter plus sûrement leur pétrole. Pour connaître le sentiment de Gary là-dessus, il n'est que de relire ses « Trésors de la mer Rouge », ce beau livre de journaliste qui fait si sobrement, mais avec tant de sévérité, le procès du colonialisme. " Jacqueline Piatier, Le Monde
Bibliographie
Critiques et essais libres sur ce livre par les garyens : envoyez vos contributions !
Nous les attendons avec impatience pour ce livre !!
|
|